Inaugurée au Schwules Museum de Berlin, l’exposition de Marc Martin a été prolongée en raison de son succès. Parce qu’il s’inscrit en marge de la mémoire convenue, aujourd’hui, à Paris, aucune institution classique n’a souhaité mettre en lumière le sujet. « Les pissotières ont mauvaise réputation. Elles sont davantage synonyme de honte que de fierté au sein même de la communauté. Pourtant, ces édifices, qui se confondent avec les aventures de nombreux gays, travestis, prostitués, libertaires, offraient une liberté échappant à tout enjeu économique. Ces lieux de passage et de sociabilité atypique voyaient les classes sociales s’estomper, les cultures se mélanger... On a souvent reproché aux hommes qui fréquentaient les pissotières d’être lâches, qualifié de sordides leurs rencontres en ces lieux publics. Or, n’ont-ils pas osé, en milieu hostile à la diversité, braver les interdits ? N’ont-ils pas, pendant plus d’un siècle, osé affronter des plaisirs défendus par la loi ? J’aimerais qu’on reconnaisse à ces hommes un certain courage. Je voudrais rendre à ces endroits, qui ont abrité tant de frissons, leur part troublante de sensualité ».
Au politiquement correct, le travail plastique de Marc Martin privilégie l’humainement exact. Voilà pourquoi Le Point Ephémère, centre d’Art vivant dédié aux idées émergentes, est fier de présenter « Les tasses, toilettes publiques - affaires privées ».